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Immensità / Andrea Laszlo de Simone
Disque compact
Edité par Ekler'O'Shock - 2019
Un "immense" artiste, une "immense" mise en scène, un "immense" gardien de but... A force d'être utilisé pour des bagatelles, l'adjectif "immense" a rejoint le purgatoire des termes galvaudés. Andrea Laszlo De Simone rend toute sa majesté à la notion d'immensité. De quoi émouvoir les mordus de Blaise Pascal, qui rapportait si bien l'infiniment grand à l'infiniment petit. Car ces hauteurs célestes, le jeune turinois les atteint avec un projet pour le moins modeste. Seulement vingt-cinq minutes de musique dans son format complet pour quatre pop songs : Immensità (Immensité), La Nostra Fine (Notre fin), Mistero (Mystère) et Conchiglie (Coquillages). Les chansons sont liées les unes aux autres par de brèves plages instrumentales : un prélude, trois interludes et une conclusion. Il s'agit, selon Andrea, de mettre en sons "l'idée de circularité du temps, de renaissance". Lui qualifie volontiers sa musique de "grotesque", en clin d'oeil au style d'ornementations dont raffolaient les artistes italiens, aux XVe et XVIe siècles : même finesse de trait, même science des couleurs, même sens de l'harmonie, cet adjectif-là fait mouche. Si l'EP s'articule autour de quatre chapitres -Il Sogno (Le rêve), La Realtà (La réalité), Lo Spazio (L'espace) et Il Tempo (Le temps)-, il peut s'écouter d'une seule traite. Le ludion a toujours oscillé d'un ordre de grandeur à l'autre. Petit, il a appris à jouer de la musique en se frottant à son frère aîné, Matteo, qu'il accompagnait à la batterie. "C'était mon héros, un vrai virtuose, raconte Andrea. Un jour, il a eu l'idée de reproduire sur cassette un album entier de Queen, j'ai fait les parties de batterie - rythmiquement, j'étais une sorte d'enfant prodige... Cela définit assez bien mon rapport à la musique : j'en écoute très peu, je préfère en jouer." Pour le coup, sur ses disques, Andrea joue de tout : batterie donc, mais aussi claviers, guitares, voix...