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Comment cela commence ou finit / Karim Haouadeg
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Il y a des spectacles qui marquent un spectateur pour la vie. Ils sont à la vérité peu nombreux, et d'autant plus mémorables. Pour moi, le nom de Bernard Sobel est associé, depuis mon adolescence, à sa mise en scène de l'"Hécube" d'Euripide, avec Maria Casarès. J'ai vu, depuis, de nombreuses autres mises en scène de Sobel, mais celle-ci brille dans ma mémoire d'un éclat tout à fait unique. Après plus de quatre-vingt-dix spectacles, et des décennies d'une vie mise au service du théâtre, il continue de travailler, de créer, de vivre par et pour le théâtre. Une vie entière de dévouement passionné à un art mériterait en soi un immense respect. Mais force est de constater, à l'occasion de son dernier spectacle, "Kafka HŁolderlin. Monde neuf", que le metteur en scène n'a, en outre, rien perdu de son talent. Il aura su, dans le plus total dénuement, concevoir ce qui est peut-être le plus exigeant, le plus intelligent, le plus pertinent, en un mot le plus remarquable spectacle de cette saison.
Voir le numéro de la revue «Europe, 1117, Mai 2022»
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