La Guerre a un visage de femme

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Comme l'écrivait ironiquement la Nobel de littérature Svetlana Alexievitch à propos des femmes russes qui ont affronté les nazis les armes à la main avant d'être effacées des livres d'histoire, " La guerre n'a pas un visage de femme " - parce qu'une fois celle-ci terminée les vainqueurs s'empressent de lui donner des traits uniformément virils ! Toutes proportions gardées, on constate en France le même phénomène, qui affecte notre perception de la littérature rédigée durant la Seconde Guerre mondiale. Qui sont les grands écrivains résistants français ? Éluard, Vercors, Camus, Mauriac. Qui sont leurs homologues collabos ? Brasillach, Rebatet, Chardonne. Et où sont les romancières, poétesses et femmes philosophes ? Derrière, comme toujours. Reléguées dans la pénombre de notre demi-amnésie reposent des figures héroïques comme Germaine Tillion et Lucie Aubrac, des autrices plus ambiguës comme Simone de Beauvoir, des membres de la France libre comme Simone Weil, d'autres occupées à gagner leur vie et à sauver un proche, comme Colette... Et il ne faut pas chercher longtemps pour grossir leur rang. Les femmes de plume résistantes se comptent par dizaines, qu'elles viennent du catholicisme comme Geneviève de Gaulle-Anthonioz, ou des Jeunesses communistes comme Charlotte Delbo. Parmi elles, nombre de poétesses oubliées, telle Arlette Humbert-Laroche, morte à 30 ans dans les camps. D'autres, sans prendre les armes, ont tenu des journaux - qui, encore aujourd'hui, demeurent bien cachés derrière le "Journal d'Anne Frank", que les Français découvrirent juste après les Néerlandais et avant le reste du monde. Lire ces autrices, c'est redonner à l'Histoire un visage équilibré, et enrichir par leurs points de vue le tableau que nous nous faisons de cette période - si complexe à appréhender pour qui ne l'a pas vécue. Sommaire. Ecrire et vivre sous le régime de Vichy. L'occupation au jour le jour. Irène Némirovsky, l'oeuvre surgie des décombres. Lucie Aubrac, une définition de la résistance. Galerie des héroïnes. En vers et contre l'occupant. Anne Frank, un journal à toute épreuve. Philippe Collin : "Toutes différentes mais unies dans leur combat".

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